Sly Stone, génie novateur et fondateur du groupe mythique Sly and the Family Stone, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille ce lundi 9 juin. Figure majeure de la scène musicale américaine, il laisse derrière lui une œuvre monumentale, dont l’influence traverse les générations.
« C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre père bien-aimé », a déclaré sa famille dans un communiqué adressé aux médias. Multi-instrumentiste visionnaire, Sylvester Stewart, de son vrai nom, a profondément marqué l’histoire du funk, de la soul, du rock et au-delà.
Un souffle nouveau sur la musique
Né à Dallas en 1942 et élevé en Californie, Sly Stone a bouleversé les codes de la musique populaire avec sa formation Sly and the Family Stone, collectif multiracial et mixte à une époque où cela relevait de l’exception. Le groupe a explosé sur la scène internationale à la fin des années 1960 avec des titres emblématiques comme Dance to the Music (1967), Everyday People (1968), ou encore Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin) (1969).
C’est surtout lors du mythique festival de Woodstock, en août 1969, que le groupe entre définitivement dans la légende. Programmé à l’aube du troisième jour, son concert en pleine nuit reste considéré comme l’un des moments les plus électrisants de l’événement. « Une performance d’une énergie inouïe », selon les archives du festival.
L’héritage d’un génie
Sly Stone était bien plus qu’un musicien. Il était un alchimiste sonore, créant un mélange inédit de funk, rock psychédélique, gospel, soul et pop. Ses innovations ont directement inspiré des artistes aussi divers que Prince, Miles Davis, les Red Hot Chili Peppers, D’Angelo ou encore OutKast. George Clinton, autre légende du funk, évoquait souvent Sly comme « une version noire des Beatles », saluant « sa sensibilité brute, son intensité spirituelle et son sens de la production Motown. »
Emilio Castillo, du groupe Tower of Power, a salué sur les réseaux « un génie qui a redéfini notre manière d’écouter et de ressentir la musique ».
La descente aux enfers et la rédemption
Mais le parcours de Sly Stone a aussi été marqué par les excès. Rongé par la toxicomanie, il rate des concerts, s’isole et le groupe implose en 1973. Arrêté à plusieurs reprises, il sombre dans la précarité, vivant un temps dans une camionnette à Los Angeles. Longtemps silencieux, il publie en 2023 ses mémoires poignantes (Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin)), où il revient sur ses années d’errance et sa cure de désintoxication achevée en 2019.
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