L’inquiétude grandit autour du sort d’Hermann Yaméogo, figure politique burkinabè, porté disparu depuis samedi 26 juillet à la mi-journée. Selon ses proches, des hommes armés ont fait irruption à son domicile, l’ont arrêté sans mandat apparent, et l’ont conduit vers une destination inconnue.
Président de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) et fils de Maurice Yaméogo, premier président du Burkina Faso, Hermann Yaméogo venait de publier en début de semaine une tribune virulente à l’encontre du pouvoir militaire en place. Il y dénonçait une gouvernance « à l’efficacité tragiquement démontrée » et appelait à un retour urgent au dialogue national.
Selon les témoignages recueillis par RFI, les hommes armés auraient confisqué les téléphones de toutes les personnes présentes au domicile avant de procéder à une fouille méticuleuse, emportant au passage plusieurs documents personnels de l’opposant. Aucun mandat ni motif officiel n’a été communiqué jusqu’à présent.
« Il a été embarqué sans explication, et nous ignorons tout de sa situation actuelle », confie un proche sous couvert d’anonymat. Ce dernier dénonce « un acte d’intimidation politique » dans un contexte marqué par la réduction des espaces d’expression au Burkina Faso.
Dans sa récente publication sur les réseaux sociaux, Hermann Yaméogo s’en prenait directement à la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré. Il y dénonçait une confusion dangereuse entre terrorisme, insurrection et lutte de libération, tout en critiquant l’absence de résultats tangibles face à la crise sécuritaire qui secoue le pays.
Il appelait à « reprendre en main l’agenda du dialogue national » non pas sous la menace des armes, mais dans l’intérêt supérieur de la Nation.
Ce nouvel épisode intervient dans un contexte où plusieurs voix critiques du régime militaire sont muselées ou inquiétées. La société civile et les organisations de défense des droits humains craignent une dérive autoritaire alors que le pays est confronté à de lourds défis sécuritaires et humanitaires.
Aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée du côté des autorités burkinabè. Les proches de Hermann Yaméogo, eux, appellent à sa libération immédiate et à la garantie de son intégrité physique.
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