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Les Démocrates au bord de l’implosion : la main lourde de Boni Yayi

À quelques mois de la présidentielle de 2026, le parti Les Démocrates (LD) traverse une zone de fortes turbulences internes. En cause : la désignation contestée du duo présidentiel et la gestion autoritaire du parti par son président, Thomas Boni Yayi, accusé de provoquer la division au sein de sa propre formation.

Selon plusieurs sources concordantes, la désignation du duo Maître Renaud Agbodjo – Jude Lodjou a provoqué un véritable séisme au sein du parti. De nombreux cadres, dont le vice-président Éric Houndété, auraient exprimé leur désaccord avec un choix jugé unilatéral et arbitraire. Plusieurs militants dénoncent une décision « familiale et régionale », estimant que Boni Yayi aurait imposé Renaud Agbodjo, présenté comme son neveu, originaire de la même région nago et membre de la même église.

Ce climat de méfiance et de frustration a trouvé son point culminant dans l’affaire du député Michel François Sodjinou, proche d’Éric Houndété. Estimant être privé de son droit constitutionnel de parrainage, le parlementaire a saisi la justice pour exiger la restitution de sa fiche, confisquée par la direction du parti.

Dans une ordonnance rendue le 13 octobre 2025, le Tribunal de première instance de Cotonou a donné raison au député et ordonné à Boni Yayi et au parti Les Démocrates de lui restituer sans délai son formulaire de parrainage, rappelant que ce droit est individuel et non subordonné à une discipline partisane. En cas de refus, la CENA est autorisée à invalider le document retenu et à en délivrer un nouveau.

Cette décision judiciaire fragilise encore davantage le parti, qui ne dispose que de 28 parrainages, soit le nombre exact requis pour présenter un duo à la présidentielle. Si Sodjinou retire son soutien, la candidature du duo Agbodjo–Lodjou serait compromise, menaçant ainsi la participation du LD à l’élection.

Pour beaucoup d’observateurs, cette crise révèle les limites du leadership de Boni Yayi, souvent critiqué pour son style de gestion verticale et exclusif. L’ancien président, qui ambitionnait de faire du LD un pôle fort de l’opposition, semble aujourd’hui englué dans des querelles internes nourries par la personnalisation du pouvoir et le manque de dialogue.

À ce rythme, Les Démocrates risquent de se présenter aux portes du scrutin de 2026 divisés, affaiblis et sans vision commune. Une situation que d’aucuns qualifient déjà de « naufrage politique orchestré de l’intérieur ».

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